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Crémone

Menuiseries Mis à jour le 11/12/2025

Définition courte

La crémone est un système de fermeture pour fenêtres composé de deux tringles verticales actionnées par une poignée centrale, verrouillant simultanément le haut et le bas du vantail.

Définition détaillée

La crémone désigne un système de fermeture pour fenêtres et portes-fenêtres composé de deux tringles verticales actionnées par une poignée centrale. Ce mécanisme permet de verrouiller simultanément le haut et le bas du vantail en engageant des têtons ou des galets dans des gâches fixées sur le dormant. La crémone assure ainsi la fermeture, l’étanchéité et la sécurité de la menuiserie.

Inventée au XVIIIe siècle et perfectionnée depuis, la crémone reste le système de fermeture dominant pour les fenêtres à la française. Son principe mécanique simple et robuste garantit une fiabilité éprouvée, tandis que les évolutions techniques récentes ont renforcé ses performances en matière de sécurité et d’étanchéité. La crémone moderne constitue un élément essentiel du confort et de la performance des menuiseries.

Principe de fonctionnement

La rotation de la poignée entraîne un boîtier de commande qui transforme le mouvement rotatif en translation des tringles. La tringle haute monte tandis que la tringle basse descend, ou inversement selon le sens de rotation. Ce mouvement simultané engage les points de condamnation dans leurs gâches respectives, verrouillant le vantail sur tout son périmètre.

Les points de condamnation se composent de têtons cylindriques ou de galets champignons qui pénètrent dans des gâches aménagées dans le dormant. Leur forme et leur nombre déterminent le niveau de sécurité anti-effraction de la fenêtre. Les crémones modernes intègrent généralement des galets réglables permettant d’optimiser la compression des joints d’étanchéité.

La poignée de crémone, également appelée béquille, commande l’ensemble du mécanisme. Sa position indique l’état de la fenêtre : horizontale pour l’ouverture, verticale vers le bas pour la fermeture, verticale vers le haut pour l’oscillo-battant sur les crémones équipées de cette fonction. Un bouton de condamnation peut bloquer la poignée en position fermée.

Types de crémones

La crémone à têtons constitue le modèle traditionnel, équipant les menuiseries bois anciennes et certaines fabrications actuelles. Les têtons cylindriques s’engagent dans des gâches simples par un mouvement direct. Ce système offre une fermeture efficace mais un niveau de sécurité limité face aux tentatives d’effraction.

La crémone à galets champignons renforce la résistance anti-effraction grâce à la forme évasée des galets qui s’accrochent derrière les gâches. L’extraction du vantail par levier devient impossible sans destruction des points de fermeture. Ce système équipe la majorité des menuiseries contemporaines PVC, aluminium et bois.

La crémone oscillo-battante combine les fonctions de fermeture et d’entrebâillement. En position intermédiaire de la poignée, le vantail peut basculer vers l’intérieur par le haut tout en restant retenu par des compas latéraux. Cette configuration permet la ventilation sans compromettre la sécurité ni l’étanchéité à la pluie.

La crémone pompier intègre un dispositif de déverrouillage d’urgence accessible depuis l’extérieur par les services de secours. Ce système, obligatoire dans certains ERP, permet l’évacuation ou l’intervention rapide sans destruction de la menuiserie.

Composants et quincaillerie

Le boîtier de crémone, ou serrure de crémone, constitue le cœur du mécanisme. Il transforme la rotation de la poignée en translation des tringles via un système de cames ou d’engrenages. La qualité de ce composant détermine la fluidité de manœuvre et la durabilité du système. Les boîtiers haut de gamme intègrent des roulements pour réduire les frottements.

Les tringles transmettent le mouvement du boîtier aux points de fermeture éloignés. Leur section et leur matériau (acier galvanisé, inox) doivent résister aux contraintes mécaniques sans fléchissement excessif. Des guides intermédiaires maintiennent les tringles dans leur rail et assurent un coulissement régulier.

Les gâches réceptrices, fixées sur le dormant, accueillent les points de fermeture et résistent aux efforts d’arrachement. Leur positionnement précis conditionne l’efficacité du verrouillage et l’étanchéité de la menuiserie. Les gâches réglables permettent d’optimiser la compression des joints après pose ou en cas d’évolution du bâti.

Performances et certifications

La résistance anti-effraction des crémones fait l’objet d’une classification normalisée. La norme NF EN 1627 définit des classes de résistance (RC1 à RC6) selon le temps de résistance et les outils utilisés par l’attaquant. Les assurances et les prescriptions de sécurité spécifient le niveau minimal requis selon le type de local et sa localisation.

La certification A2P (Assurance Prévention Protection) atteste du niveau de résistance des crémones après tests en laboratoire. Les trois niveaux (une, deux ou trois étoiles) correspondent à des durées de résistance croissantes face à des attaques de plus en plus sophistiquées. Cette certification constitue un critère de choix pour les menuiseries à haute sécurité.

Le nombre de points de fermeture influence directement la résistance et l’étanchéité. Une fenêtre standard comporte généralement 2 à 4 points (haut, bas, et éventuellement latéraux). Les menuiseries haute performance peuvent atteindre 6 à 8 points répartis sur tout le périmètre pour une fermeture homogène.

Pathologies et dysfonctionnements

Le grippage du mécanisme résulte de l’usure, du manque de lubrification ou de la pénétration de corps étrangers. La poignée devient dure à manœuvrer, les tringles peinent à coulisser et les points de fermeture ne s’engagent plus complètement. Une lubrification appropriée peut résoudre les cas légers, mais le remplacement s’impose pour les mécanismes trop usés.

Le déréglage des points de fermeture se manifeste par des difficultés de verrouillage ou un défaut d’étanchéité. Le vantail a bougé par rapport au dormant (affaissement, dilatation différentielle) et les galets ne correspondent plus aux gâches. Le réajustement des gâches ou des galets rétablit généralement le fonctionnement correct.

La rupture des tringles ou du boîtier survient sur les crémones de qualité médiocre soumises à des sollicitations intensives. Le blocage complet de la fenêtre en position fermée ou ouverte nécessite une intervention en urgence. L’expert bâtiment peut être sollicité pour évaluer si ce désordre relève d’une malfaçon ou d’un défaut de qualité.

Entretien et maintenance

La lubrification annuelle des mécanismes de crémone prolonge leur durée de vie et maintient la fluidité de manœuvre. Un lubrifiant adapté (huile fine, spray silicone) s’applique sur les points mobiles : boîtier, guides de tringle, galets et gâches. L’excès de lubrifiant doit être essuyé pour éviter l’accumulation de poussières.

Le contrôle périodique des points de fermeture vérifie leur bon engagement dans les gâches. Un test simple consiste à glisser une feuille de papier entre le vantail et le dormant : si elle s’extrait facilement joints comprimés, le réglage s’impose. Cette vérification contribue à maintenir les performances d’étanchéité de la menuiserie.

Le remplacement de la crémone complète peut s’avérer nécessaire sur les menuiseries anciennes dont les pièces détachées ne sont plus disponibles. Cette intervention, généralement réalisable sans dépose du vantail, redonne une seconde vie à des fenêtres par ailleurs en bon état. Le respect des cotes d’entraxe et de carré de poignée conditionne la compatibilité des pièces.

Synonymes

Crémone de fenêtre, serrure de crémone, fermeture à tringle, espagnolette

Réglementation

NF EN 1627 (résistance effraction), NF EN 13126-3 (crémones), certification A2P

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