Paumelle
Définition courte
La paumelle est l'organe de rotation composé de deux ailes reliées par un axe, permettant l'articulation d'un vantail de porte ou fenêtre sur son dormant tout en supportant son poids.
Définition détaillée
La paumelle désigne un organe de rotation permettant l’articulation d’un vantail de porte ou de fenêtre sur son dormant. Composée de deux ailes reliées par un axe, elle supporte le poids du vantail tout en autorisant son mouvement d’ouverture et de fermeture. La qualité des paumelles conditionne directement le bon fonctionnement et la durabilité d’une menuiserie.
À la différence de la charnière traditionnelle dont les deux ailes sont de dimensions identiques, la paumelle présente généralement une aile plus longue (fixée au dormant) et une aile plus courte (fixée au vantail). Cette dissymétrie facilite le démontage du vantail par simple levage, une caractéristique appréciée pour l’entretien et la maintenance des menuiseries.
Anatomie de la paumelle
L’aile de dormant, également appelée aile mâle ou penture, se fixe sur le bâti de la menuiserie. Sa longueur supérieure assure un ancrage solide capable de supporter les contraintes de poids et de manœuvre. Les trous de fixation, généralement au nombre de trois ou quatre, reçoivent des vis adaptées au matériau du dormant (bois, aluminium, PVC).
L’aile d’ouvrant, ou aile femelle, se fixe sur le chant du vantail. Son dimensionnement plus compact s’adapte à l’épaisseur du profilé d’ouvrant. Le nœud de la paumelle, partie cylindrique contenant l’axe de rotation, peut se situer côté dormant ou côté ouvrant selon le type de paumelle et les contraintes d’installation.
L’axe de rotation, ou gond, assure la liaison mécanique entre les deux ailes. Cet élément cylindrique, généralement en acier traité, subit l’essentiel des contraintes d’usure. Sa qualité et sa lubrification conditionnent la fluidité de manœuvre et la longévité de la paumelle. Certains modèles intègrent des roulements à billes pour réduire les frottements.
Types de paumelles
La paumelle à visser représente le modèle le plus répandu pour les menuiseries bois. Les deux ailes se fixent par vissage apparent sur le dormant et l’ouvrant. Cette solution économique autorise les réglages et le remplacement facile des paumelles usées. L’esthétique des paumelles apparentes participe au style de la menuiserie.
La paumelle à larder s’encastre dans le bois du dormant et de l’ouvrant par fraisage. Seul le nœud reste visible, offrant un aspect plus épuré. Cette installation nécessite un usinage précis et complique les interventions de maintenance, mais garantit une intégration discrète compatible avec les menuiseries contemporaines.
La paumelle invisible, ou paumelle 3D, se dissimule entièrement dans l’épaisseur du dormant et de l’ouvrant lorsque la porte est fermée. Ce système sophistiqué offre une esthétique épurée recherchée dans les aménagements design. Les réglages tridimensionnels (hauteur, latéral, compression) permettent un ajustement fin du vantail après pose.
La paumelle de volet présente des dimensions renforcées adaptées au poids important des volets battants. Le nœud de forte section et les ailes allongées résistent aux contraintes de vent et aux manipulations répétées. Les modèles pour volets lourds intègrent parfois des dispositifs anti-dégondage pour la sécurité.
Dimensionnement et capacité de charge
Le choix des paumelles dépend principalement du poids du vantail à supporter. Les fabricants indiquent une charge maximale par paumelle, généralement exprimée en kilogrammes. Une porte standard de 20 kg nécessite au minimum deux paumelles de 30 kg chacune pour garantir un coefficient de sécurité suffisant.
Le nombre de paumelles varie selon la hauteur et le poids du vantail. Les portes standard reçoivent généralement deux paumelles, tandis que les portes de grande hauteur ou les menuiseries lourdes (vitrage épais, bois massif) nécessitent trois paumelles ou plus. La répartition régulière des paumelles sur la hauteur optimise la reprise des efforts.
Les menuiseries coupe-feu imposent des paumelles certifiées capables de maintenir le vantail en position fermée durant l’exposition au feu. Ces paumelles spécifiques, testées selon les normes de résistance au feu, présentent des caractéristiques de dimensionnement et de fixation renforcées.
Matériaux et finitions
L’acier constitue le matériau de base pour la plupart des paumelles, offrant la résistance mécanique nécessaire au support des vantaux. Les traitements de surface (zincage, chromage, laquage) protègent contre la corrosion et permettent différentes finitions esthétiques. L’acier inoxydable s’impose pour les environnements corrosifs ou les exigences d’hygiène.
Le laiton apporte une touche décorative aux menuiseries de style, avec des finitions poli brillant, patiné ou vieilli. Ce matériau convient aux applications intérieures légères mais manque de résistance mécanique pour les portes lourdes ou les usages intensifs.
Les finitions disponibles s’harmonisent avec les différents styles de menuiserie : chromé brillant ou mat pour le contemporain, laiton poli pour le classique, noir mat ou bronze pour l’industriel. La cohérence avec les autres éléments de quincaillerie (poignées, crémones, serrures) participe à l’esthétique d’ensemble.
Pathologies et usure
L’usure de l’axe et des ailes constitue la pathologie principale des paumelles vieillissantes. Le frottement métal contre métal, accentué par le manque de lubrification, provoque un jeu croissant qui se manifeste par un affaissement du vantail et des difficultés de fermeture. La porte frotte sur le sol ou bute contre le dormant, signalant la nécessité d’intervention.
L’arrachement des fixations résulte d’un sous-dimensionnement des paumelles, d’une dégradation du support ou de sollicitations anormales (claquements répétés, suspension de charges). Les trous de fixation s’ovalisent, les vis perdent leur ancrage et le vantail se décroche partiellement. Cette situation dangereuse nécessite une intervention rapide.
La corrosion affecte les paumelles exposées aux intempéries ou à l’humidité. La rouille bloque progressivement la rotation, provoquant des grincements puis une impossibilité de manœuvre. Les problèmes d’humidité récurrents au niveau des menuiseries accélèrent cette dégradation et peuvent révéler des désordres plus larges analysés par l’expert bâtiment.
Réglage et maintenance
Les paumelles modernes intègrent des possibilités de réglage permettant d’ajuster la position du vantail sans dépose. Le réglage en hauteur compense l’affaissement naturel du vantail, le réglage latéral corrige l’alignement avec le dormant, et le réglage en compression optimise l’appui sur les joints d’étanchéité.
La lubrification périodique des axes prolonge significativement la durée de vie des paumelles. Une à deux applications annuelles de lubrifiant (huile, graisse, spray silicone) suffisent généralement pour maintenir une rotation fluide. Cette opération simple évite l’usure prématurée et les grincements désagréables.
Le remplacement des paumelles usées s’effectue généralement sans modification du dormant ni de l’ouvrant, à condition de choisir des modèles de dimensions identiques. Les entraxes de fixation standardisés facilitent cette intervention courante de maintenance qui redonne une seconde vie aux menuiseries en bon état par ailleurs.
Synonymes
Charnière, gond, penture, fiche de porte, ferrement de rotation
Réglementation
NF EN 1935 (charnières simple action), NF EN 1634-1 (résistance au feu), marquage CE obligatoire